“Eva Zaïcik prend le rôle de Carmen avec l'accroche de son timbre séducteur. La voix est étendue, souple et présente”
“Dans le rôle-titre,[…] Eva Zaïcik brille d’une flamboyance qui emporte l’adhésion et brise les cœurs”
Le Poème Harmonique début 29’
En abordant votre travail et votre carrière, il devient vite clair que le dévouement, voir la dévotion, à l’art et à l’architecture s’étend tout au long de votre vie. Lequel de vos plus grands intérêts, l’art et l’architecture, est venu en premier?
Une chose en a entraîné une autre. J’ai commencé mon parcours en tant qu’artiste plasticien en étudiant les arts visuels à la Faculté des Beaux-Arts de São Paulo (2002-2006). Plus tard, en 2011, j’ai obtenu un diplôme de troisième cycle en design d’intérieur à la FAAP (Fundação Armando Alvares Penteado), également à São Paulo. Cependant, mon intérêt pour l’art a commencé bien plus tôt : dès l’école primaire, la matière qui me captivait le plus était l’éducation artistique. Avant de commencer ma formation académique, j’ai fréquenté différentes écoles d’art et de dessin et, au début des années 1990, j’ai commencé à créer mes premières peintures à l’huile. En tant qu’artiste plasticien, j’ai développé la curation d’espaces dans un bureau d’architecture, où j’étais responsable de la sélection d’œuvres d’art pour des espaces privés. Peut-être ai-je envisagé la possibilité de devenir architecte car, en tant qu’artiste, je reviens toujours à des thèmes architecturaux qui continuent de me fasciner profondément. […]
Écouter l’interview :
https://www.rtbf.be/article/eva-zaicik-la-rockeuse-qui-a-mal-tourne-11392276
D’abord chanteuse d’un groupe rock cocassement nommé Skartapuce puis fondatrice d’un ensemble de musique ancienne (Lunaris) lorsqu’elle était encore étudiante, passée par le Jardin des Voix de William Christie, révélation de l’ADAMi en 2016 puis Révélation lyrique aux Victoires de la musique classique en 2018, collaboratrice régulière du Consort de Justin Taylor ou du Poème Harmonique de Vincent Dumestre, Eva Zaïcik peut aussi légitimement s’enorgueillir d’avoir été souvent choisie par quelques grands maîtres baroqueux belges, comme les Gantois Philippe Herreweghe ou René Jacobs.
Artiste du catalogue Alpha, elle y a notamment enregistré trois albums solo : Venez chère ombre, Royal Haendel et Mayrig, dédié aux mères arméniennes. A l’opéra, on l’a déjà entendue en Proserpina de L’Orfeo ou Ottavia de L’Incoronazione di Poppea, Rosina du Barbiere di Siviglia, Olga dans Eugene Oneguine ou le rôle-titre de Carmen, mais la liste ne s’arrêtera certainement pas là : ainsi, en novembre 2024, elle sera à l’Opéra de Dijon pour L’uomo femina, un opéra oublié de Baldassare Galuppi exhumé par Vincent Dumestre.
« D’une noblesse confondante, l’Octavie d’Eva Zaïcik émeut dès son entrée, jusqu’à un « Addio Roma » à fleur de lèvre, où les soupirs et la retenue respiratoire servent autant à la force pathétique de la scène que la grâce infinie avec laquelle le texte est véritablement dit. Elle sait également passer par les accents furieux de la femme outragée, mordante et autoritaire, dans la scène où elle ordonne l’assassinat de Poppée. »
Forum Opéra - 23 décembre 2023
2018 a été l’année de tous les succès pour la mezzo-soprano Eva Zaïcik, où elle fut nommée Révélation lyrique aux Victoires de la Musique classique et récompensée du Deuxième Prix au Concours Reine Elisabeth de Belgique. Cinq ans plus tard, elle a participé à pas moins de 6 albums, dont le dernier dans lequel sa voix nous mène en Arménie, le très beau Mayrig, To Armenian Mothers, en hommage à l’Arménie, et aux femmes plus particulièrement, acompagnée de David Haroutunian au violon, et Xénia Maliarevitch au piano. Un disque dans lequel on retrouve des compositeurs arméniens du présent et du passé : Garbis Aprikian qui à 97 ans aujourd’hui, son maitre, le compositeur Komitas (1869-1935), mais aussi Parsegh Ganatchian (1885-1967) et Hakob Aghabab (1875-1926).
s Zaïcik and violinist David Haroutunian explain, the seed for the whole album was a planned birthday gift to Aprikian – and from there the idea grew and expanded until it was a full 69 minutes of evocative music from the Armenian classical tradition, weaving voice, violin and piano together. Eva and David were kind enough to share some of their thoughts on both the performance of the music and the history and legacy it explores.
Eva Zaïcik: The project began with Garbis Aprikian’s Lullaby, which takes its place in the middle of the album. Aprikian’s sons asked David Haroutunian, violinist and the leader of this project, to record this lullaby on the occasion of their father’s 96th birthday. Indeed, he had composed this melody many years before, but had never heard it performed.
Petite maman, ainsi se traduit en français le mot arménien Mayrig qui a donné son titre à un superbe album plein de tendresse et de nostalgie tout juste sorti chez Alpha.
Il réunit la mezzo-soprano Eva Zaïcik, le violoniste David Haroutunian et la pianiste Xénia Maliarevitch autour d’un programme associant différentes figures de la musique arménienne….
